LES SOURCES D’EAU CHAUDE SAUVAGES DE MÉRENS-LES-VALS
- Par Nature Source Chaude
- Publié le
- Mis à jour le 3 septembre 2024
Cette fois-ci je me rends en Ariège au beau milieu des Pyrénées à la découverte d’un territoire montagneux authentique et encore préservé. De nombreuses sources d’eau chaude ont autrefois été découvertes dans cette région. Sur les hauteurs du village de Mérens-les-Vals, à 1300 mètres d’altitude, il existerait d’ailleurs des sources d’eau chaude sulfureuses sourdant dans un cadre totalement sauvage. Après environ 20 minutes de marche, des bassins d’eau chaude aménagés allant jusqu’à 40 degrés permettent même de s’y baigner toute l’année. Découvrez ce lieu enchanteur et toutes les infos utiles dans cet article.
AU SOMMAIRE :
En quête d'une expérience authentique
De passage dans la région, mon voyage vers Mérens-les-Vals me fait d’abord transiter par Ax-les-Thermes. À ma grande surprise, j’apprends que cette commune compterait plus de 60 sources de 10 à 78 degrés. Pour en connaitre davantage sur cette cité thermale, je vous invite à lire l’article : Bains de pieds et fontaines d’eau chaude d’Ax-les-Thermes. Cette ressource, support d’une activité économique fiable a permis le développement de la plus importante station thermale du département, d’un casino, de plusieurs courts de tennis, des hôtels…
Au début du XIXe siècle, la station comptait déjà 4 établissements thermaux alimenté par une quinzaine de sources thermales. Fin du XIXe siècle, un cinquième établissement thermal devait voir le jour à Mérens-les-Vals en tant que succursale d’Ax-les-Thermes. En effet, le village de Mérens n’étant situé qu’à une dizaine de kilomètres disposait de nombreuses sources d’eau chaude non exploitées sourdant dans la montagne toute proche. Une source d’eau chaude a toujours été une ressource très convoitée.
Ainsi, cet établissement devait attirer des curistes amateurs de solitude recherchant un cadre sauvage que Mérens-les-Vals était en capacité d’offrir. Il est vrai qu’à cette époque, Ax-les-Thermes était déjà une ville fort développée, les eaux étant exploitées depuis bien longtemps. Le « centre hospitalier Saint-Louis » actuel date du XIIIe siècle. Au milieu du XIXe siècle, l’eau recueillie par la station transitait déjà par un réseau de canalisation très développé. La quête chez certains curistes d’un cadre moins urbain était donc déjà bien présent à l’époque. Mais le projet fût abandonné.
Ci-après, l’ancien établissement thermal de luxe d’Ax-les-Thermes qui présentait toutes les commodités de l’époque :
Le Breilh était l’un des 4 établissements thermaux d’Ax-les-Thermes. Il fut construit en 1821 par le propriétaire de l’hôtel Sicre au fond du jardin de cet hôtel.
La façade en est remarquable : un corps de batîment central précédé d’un ordre dorique sous fronton curviligne brisé devant un dôme carré, est percée de baies cintrées et ornées. Sur les côtés, deux colonnades donnaient accès aux bains. L’édifice possédait deux buvettes.
Ce fut longtemps l’établissement de luxe, car les baigneurs logeant sur place n’avaient pas besoin de sortir pour leur traitement.
« Le parc thermal » ou jardin fait partie intégrante de la cure où chaque curiste peut s’évader dans ce petit bout de nature aménagé.
Ma traversée du village de Mérens-les-Vals
En quête d’un dépaysement salutaire, le cadre sauvage des sources d’eau chaude m’a toujours fasciné. Comme une pépite inespérée se révélant au chercheur d’or, je me dirige sans plus attendre vers les sources sulfureuses de Mérens.
Une fois arrivé à la gare de Mérens qui n’en est pas vraiment une (« halte » SNCF), je remonte le bas du village sans trop m’attarder.
À ma grande surprise, je découvre plusieurs fontaines d’eau froide bordant la route, parfois dissimulées dans d’étroites ruelles. J’en comptabilise 6 lors de ma traversée du village.
Ce patrimoine discret témoigne d’un temps révolu où les habitants avaient encore l’habitude de venir puiser la bonne eau fraîche avant l’arrivée de l’eau courante. Toutes ces fontaines débitent encore de l’eau, mais parait-il que le débit des fontaines était autrefois deux fois plus importants.
J’empreinte ensuite un chemin bordant le ruisseau du Nabre. Celui-ci fait partie du sentier du GR10 (balisage rouge et blanc) qui traverse les Pyrénées d’Est en Ouest et qui passe par Mérens.
Puis j’atteins les vestiges de l’église romane. Celle-ci daterait du Xème siècle. Sur la droite de l’église, un parking permet de garer son véhicule et de raccourcir la randonnée vers les sources sulfureuses. On y trouve aussi une fontaine à eau.
En poursuivant mon ascension, je parviens au lavoir du village. Celui-ci marque l’intersection du GR10 et du GR107.
Pour rejoindre les sources sulfureuses, il suffit de rester sur la route (GR10) contiguë au lavoir. Le point de vue est superbe avec une belle ouverture sur le massif situé en face. Je fais le plein d’eau avant de m’engager un peu plus loin dans le sous-bois de Soulaneille. Une ascension « rude » d’une vingtaine de minutes m’y attend.
Une autre alternative serait d’emprunter la piste face au lavoir. Une fois au bout, bifurquer à droite en traversant le ruisseau du Touret. Puis suivre un sentier « moins abrupte » menant jusqu’aux sources.
Les sources d'eau chaude sulfureuses de Mérens
À quelques centaines de mètres de Mérens d’en haut émergerait 3 sources sulfureuses. L’une d’elles qui est la plus éloignée et la moins accessible, appartiendrait à un propriétaire de Mérens. Puis, plus en aval, au bord du sentier GR10, se trouve la source des bains appelée source Filhol, entourée d’une végétation apaisante et purifiante.
Une troisième source mélangée à des eaux froides s’y trouve à quelques mètres. Cette émergence, qui n’est qu’un mince filet d’eau tiède a de quoi intriguer, notamment à cause de cette couleur ocre qui recouvre quelques grosses pierres. J’y aperçois aussi une grenouille rousse qui se fond rapidement dans la végétation.
Un frisson magique s’opère lorsque se dévoile la source des bains. Les vapeurs s’échappant dans l’air m’apaisent et me réconfortent. La forêt se fait décor.
L’aménagement est sommaire. Des baignoires naturelles ont été creusées dans la terre et des blocs de pierres permettent de dessiner le contour des vasques.
Une fois dans l’eau, la détente est totale et l’ esprit est reposé. La vue dégagée sur le massif situé en face impressionne. La température du grand bassin avoisine les 37 degrés et frôle les 40 lorsque l’on s’approche de l’émergence située sous la roche. Cette température notablement élevée ne décevra certainement pas les baigneurs qui se dirigent vers ces eaux.
C’est un véritable soin qui se cache sur les hauteurs de Merens. L’air et la lumière arrive à profusion et la chaleur enveloppante de cette source (nombreux bienfaits) réjouira ceux et celles qui viennent à sa rencontre. Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’article : Les énormes bienfaits du bain chaud.
Le baigneur peut ainsi se reconnecter pleinement à la nature au contact d’un sol vivant et d’une eau pleine de vitalité. Pour en connaître davantage sur la nature d’un sol vivant d’une source d’eau chaude, je vous invite à lire cet article : Le sol, couche de base et milieu vivant d’une source chaude.
Cette source contient du soufre (sous forme de sulfure d’hydrogène) dont la concentration est proche de 8 mg/l. Ce type de soufre est reconnaissable à son odeur « d’oeuf pourri ».
Les éléments chimiques suivants y sont présents en faible quantité : chlorures, sulfates, calcium, sodium, potassium, silice, lithium…
Ces sources d’eau chaude sauvages permettent ainsi de profiter des bienfaits des eaux sulfureuses.
Elles aident à soigner les rhumatismes, les maladies de peau, l’asthme… Pour en savoir un peu plus sur les bienfaits de l’eau sulfureuse sur les voies respiratoires, je vous invite à lire cet article : « Nettoyer ses poumons avec des méthodes simples et naturelles ».
Informations
L’accès aux bains est gratuit toute l’année. En revanche, il ne faut pas oublier que presque toutes les sources chaudes sortent dans un terrain appartenant à un propriétaire, public ou privé. La visite de ce terrain privé, sans clôtures, nécessite toutes les précautions d’usage, depuis le respect des autres baigneurs, jusqu’au ramassage des déchets.
Ce coin sauvage est très apprécié par les locaux et les randonneurs. Il peut être fréquenté toute la journée et même en soirée. Pour plus de tranquillité, il est préférable de venir tôt le matin.