NETTOYER SES POUMONS AVEC DES MÉTHODES SIMPLES ET NATURELLES
- Nature Source Chaude
- Publié le
- Mis à jour le 25 août 2024
A l’instar de nombreux organes, des poumons en état de fonctionnement sont essentiels pour maintenir le reste du corps en bonne santé. Ainsi, les poumons sont soumis à des processus de réparation continue qui peuvent être optimisés selon le mode de vie et permettre de limiter un état de dégénérescence progressive et multi-factoriels (vieillesse, pollution, stress, mode de vie…). Lorsque l’exposition aux polluants s’arrête, les poumons peuvent se régénérer plus facilement et plus rapidement.
Dans cet article, nous discutons de méthodes naturelles, liées principalement au mode de vie qui peuvent être utiles pour aider à nettoyer et détoxifier ses poumons.
AU SOMMAIRE :
Ouvrir les fenêtres
La qualité de l’air est un facteur énorme dans la santé des poumons. Nous savons tous que le tabac a des effets délétères sur la santé. Dans ce cas, la chose la plus efficace à faire est d’arrêter de fumer et d’éviter le tabagisme passif en s’éloignant des fumées toxiques perceptibles.
En revanche, les dégâts produits par la pollution extérieure et intérieure sont imperceptibles qu’il est difficile d’en prendre conscience. Les conséquences, pourtant bien réelles, ne produisent généralement aucune sensation vraiment désagréable nous maintenant dans l’illusion que tout va bien. Pourtant, la présence de nombreux polluants nocifs dans l’air, surtout dans les villes, nous intoxiquent un peu plus chaque jour et peuvent nous créer des problèmes de santé sur une période plus ou moins longue.
La pollution intérieure
La pollution intérieure, est quant à elle 5 à 10 fois plus importante que l’air extérieur, alors que nous passons la majeure partie de notre temps (plus de 80%) dans des endroits clos.
On y retrouve toute sorte de polluants chimiques [1] mais aussi un gaz totalement naturel, le dioxyde carbone (CO2), qui peut s’avérer particulièrement toxique lorsque sa concentration dans l’air augmente. C’est ce que nous verrons juste après.
Cette pollution proviendrait de plusieurs sources : de l’occupant (principalement), des appareils de chauffage et du chauffe-eau. De plus, ces appareils peuvent aussi rejeter du monoxyde de carbone, un gaz toxique, lorsque d’apport d’oxygène au brûleur diminue.
Le problème d'un excès de dioxyde de carbone en intérieur
Avant de comprendre le problème, intéressons nous d’abord à la composition de l’air, celui que l’on respire ou que l’on inspire. L’air ambiant est composé d’un mélange de gaz contenant 78 % de diazote, 21 % de dioxygène, 0,043 % dioxyde de carbone (ou 430 ppm) et d’autres gaz représentant 1 %.
La respiration permet ainsi à notre organisme d’amener du dioxygène aux cellules et d’évacuer vers l’extérieur les déchets gazeux, le dioxyde de carbone. Cet air expiré sera composé d’un mélange de gaz contenant 78 % de diazote, 15 % de dioxygène, 5,5 % de dioxyde de carbone et d’autres gaz représentant 1 %. Puis l’air inspiré doit de nouveau être renouvelé afin que les échanges gazeux puissent se faire de façon optimale. Mais comme dans la nature le renouvellement de l’air est instantané, cela ne pose aucun problème. Une nouvelle bouffée d’air frais est inhalée avec 430 ppm de CO2.
Mais dans un environnement clos et peu ventilé, l’air n’est pas renouvelé comme à l’extérieur. Cela a pour conséquence une augmentation de la concentration de CO2 dans l’air. Personnellement, j’ai pu constater que quelques heures suffisent pour que la concentration en C02 dans un petit appartement passe de 430 ppm à 1500 ppm.
De plus, le dioxyde de carbone est un gaz 1,5 fois plus lourd que l’air. Dans un environnement clos où l’air stagne, le CO2 s’accumule près du sol et chasse l’oxygène de la zone. L’air intérieur devient ainsi déficient en oxygène. Les mécanismes d’empoisonnement par l’inhalation de notre propre dioxyde de carbone peuvent ainsi se dérouler.
Toxicité du dioxyde de carbone
Cette toxicité dépend bien sur de la tolérance au C02 de chacun qui est très variable et du niveau d’exposition. En plus d’agir comme un toxique (lorsque sa concentration dans l’air est supérieure les 430 ppm) celui-ci provoque une asphyxie par hypoxie (manque d’oxygène). L’énergie diminue, le rythme respiratoire (entre inspiration et expirations) baisse ainsi que la vitesse des réactions biochimiques qui ont lieu dans les poumons mais aussi dans tout l’organisme. Les membranes des veines se dilatent et perdent leur élasticité.
Les premiers symptômes tel que des maux de tête, des difficultés à se concentrer, des troubles du sommeil, des irritations de peau ou des irritations oculaires peuvent se manifester sans que l’on n’y fasse un quelconque lien.
La concentration du dioxyde de carbone dans l’air est extrêmement importante puisque ce gaz est aussi l’un des plus importants facteurs permettant de réguler le pH intra- et extracellulaire[2]. Son rôle est donc capital dans l’une des fonctions les plus importantes de l’homéostasie. D’ailleurs, toujours d’après cette même étude, une homéostasie troublée serait associée à de nombreux troubles mentaux.
Des conséquences sur le microbiote pulmonaire
Tout comme le microbiote intestinal, prendre soin de son microbiote pulmonaire est capital pour la santé. Ces micro-organismes (bactéries, champignons, archées, virus…) présents dans les voies respiratoires trouvent ainsi leur équilibre grâce à de nombreux facteurs [3], dont l’air inhalé.
Après un certain stade d’hypoxémie et un certain degré d’intoxication au CO2, la diversité des micro-organismes et l’abondance de certaines espèces vivant normalement dans les voies respiratoires peuvent être affectés. La prolifération de certaines espèces bactériennes amenant à une diminution de la richesse en espèces est associée à diverses maladies pulmonaires.
D’après une étude[4], le rôle du microbiote pulmonaire serait étroitement lié à régulation de l’immunité, l’homéostasie pulmonaire et les maladies. Une autre étude[5] démontre qu’un air pollué perturbe aussi directement le microbiote intestinal et impacte négativement sa diversité en espèces favorisant l’apparition d’autres troubles (diabète, dysbiose, troubles intestinaux…). Une dysbiose intestinal peut donc découler directement d’une dysbiose pulmonaire.
Surveiller le taux de dioxyde de carbone dans l'air
Une fenêtre ouverte ou entr’ouverte régulièrement, même l’hiver, permet d’améliorer de la meilleure des manières la qualité de l’environnement dans lequel on évolue.
Cela permet de remplacer un air vicié (par les polluants domestiques) et épuisant pour l’organisme par un air vivifiant (non filtré et venant de l’extérieur) et moins pollué.
Il permet de réduire également le taux d’humidité qui peut poser problème, comme nous le verrons juste après.
La mesure du taux de C02 dans l’air ambiant est considéré comme le meilleur indicateur de la qualité de l’air.
Il est important d’en prendre conscience car l’air est notre aliment principal avec une moyenne de 12000 litres ingéré chaque jour pour un adulte.
Gare aux micro-organismes et à l'humidité!
Les micro-organismes sont présents dans tout les milieux : le sol, l’eau mais aussi l’air où l’on y trouve une grande diversité. Leurs dispersions dans l’air représentent des indicateurs sensibles de la qualité de l’environnement.
Ainsi, lorsqu’on inhale toute sorte de polluants, on inhale également des micro-organismes qui s’attachent à eux.
Leur diversité en espèces et leur abondance est corrélée par de nombreux facteurs dont la présence de particules non biologiques en suspension dans l’air. Généralement, plus le milieu est urbanisé (pas de sol) et plus les micro-organismes retrouvés dans l’air sont abondants et similaires.
De plus, ces particules (par exemple la poussière, les composés organiques volatils (COV) ou les métaux lourds) se retrouvent dans tout les appartements et toutes les maisons.
Les bactéries interagissent en permanence avec ces particules de différentes tailles qui peuvent servir de sources d’énergies (dégradation), de refuges, de moyens de transport. Plus les particules inhalées sont fines et plus elles pénètrent profondément dans les voies aériennes. Ces bactéries en suspension dans l’air peuvent être pathogènes, morts ou vivants et déclencher des effets délétères significatifs dans les voies aériennes tel que de l’asthme ou des allergies[6].
D’après de nombreuse études[7][8], l’interaction entre ces particules et ces bactéries constitue un réel danger pour la santé des voies respiratoires.
Des concentrations plus élevés de particules dans l’air fournissent ainsi plus de nutriments aux bactéries qui deviennent plus abondantes.
Leur croissance dépend également de nombreux facteurs comme le taux de renouvellement d’air, le mouvement de l’air, la lumière, la température, l’humidité.
L’humidité est un facteur critique puisqu’il favorise grandement le développement des micro-organismes mais aussi d’acariens et de champignons responsables d’allergies et d’inflammations des voies respiratoires. La germination des spores et la croissance des champignons nécessite obligatoirement la présence d’eau. Une humidité relative supérieure à 70% est idéale pour la croissance des acariens, mais ils peuvent encore croître et survivre à 50%.
Les activités humaines (cuisine, salle de bain) sont évidemment une grande source d’humidité mais une simple présence humaine suffit à l’augmenter.
Une bonne aération et une bonne ventilation sont donc indispensables pour évacuer l’humidité et limiter la prolifération des micro-organismes et acariens.
Pratiquer une activité physique dans des conditions plus naturelles
Faire de l’exercice constitue un facteur important lié au mode de vie qui pourrait influencer favorablement le nettoyage et le soutien des voies respiratoires. Mais celui-ci est salutaire que quand l’organisme est apaisé par un repos préalable. Après une journée épuisante de dur labeur, un entraînement vigoureux sera donc moins profitable à la personne. Il faut si possible doser et répartir au mieux ses dépenses, au risque de produire fatigue et épuisement. Une dépense physique dans la journée est synonyme de bonne fatigue, d’un meilleur sommeil et d’une bonne récupération.
L’exercice aérobie est préférable lorsqu’il s’agit d’aider à améliorer ses capacités respiratoires et soutenir le fonctionnement de ses poumons. La marche pratiquée de façon régulière avec une intensité modérée est particulièrement adaptée et peut :
- aider à fluidifier ses poumons et diminuer la congestion pulmonaire chez les personnes présentant une respiration pauvre.
- donner plus d’énergie aux organes épuisés pour combattre certains microbes qui s’y fixent et prolifèrent
- renforcer le système immunitaire, booster la circulation sanguine et stimuler la production de globules blancs.
Enfin, le microbiote pulmonaire serait soumis à un renouvellement continu[9] qui peut avoir un impact majeur sur les maladies respiratoires. Une exposition à des micro-organismes et composés microbiens dans des conditions de vie plus naturelles (sol naturel, végétation abondante) peut s’avérer bénéfique pour le microbiote pulmonaire et renforcer le système immunitaire. La marche permet ainsi de se rapprocher de la nature.
Pour en savoir davantage sur la marche, je vous invite à lire cet article : « Doit-on marcher ou courir pour prendre soin de sa santé? »
S'exposer à la lumière naturelle
La qualité et la quantité de lumière sont importantes pour soutenir toutes les fonctions de l’organisme demandeuses de lumière.
La lumière du soleil fait partie de notre alimentation quotidienne et constitue le nutriment principal de l’organisme, au même titre que l’air. A défaut de lumière naturel, le corps absorbe ce qu’on lui donne, c’est à dire de la lumière artificielle. La capacité des émonctoires (foie, poumons…) à détoxifier différerait sous différentes conditions d’éclairage.
Être dehors autant que possible permet de bénéficier de la meilleur qualité de lumière. En intérieur, il a été démontré qu’un éclairage à spectre complet (dit proche du soleil en terme de « rendu de couleur ») diminuait le stress et améliorait le comportement (hyperactivité, irritabilité, fatigue, manque d’attention) par rapport à d’autres types d’éclairages (lampe fluocompacte à lumière blanche par exemple). Mais, le spectre électromagnétique du soleil varie également (en intensité) tout au long de la journée. Certaines ampoules vendus dans le commerce permettent aujourd’hui de reproduire ces variations du spectre lumineux. En réalité, nos corps sont étroitement synchronisés à l’environnement (lumière naturel) et ajustent leurs réponses physiologiques en fonction des signaux reçus.
De plus, l’intensité lumineuse (quantité de rayons reçus) en extérieure peut être jusqu’à 100 fois plus importante que celle émise à l’intérieure par un éclairage artificiel et reste donc difficile à reproduire. Celle-ci est variable et augmente en matinée jusqu’à atteindre un pic : le midi solaire. Ne pas s’exposer en journée nous amène donc plus facilement à développer une carence nutritionnelle à la lumière.
Enfin, la lumière est souvent associée à la vitamine D. Cette vitamine (agit comme une hormone) renforce les mécanismes de défense [10] des voies respiratoires et module les réponses inflammatoires. Elle a un rôle protecteur contre les infections [11] qui endommagent l’épithélium pulmonaire et qui augmentent la production de mucus.
Lorsque le sommeil gagne...
Parce que les rythmes biologiques journaliers et saisonniers sont une réalité vitale, il est important de prendre en compte l’heure à laquelle le soleil se couche. Celui-ci marque la fin d’une journée et le début d’une large plage de sommeil nocturne qui va favoriser la récupération physique et intellectuelle. Plus on s’éloigne de ce cadre et moins le sommeil sera récupérateur. Autrefois, la lumière du soleil déterminait le rythme de la journée pour les activités, les heures de repas et aussi l’heure à laquelle dormir.
Au temps des sanatoriums, une période riche en enseignements
L’histoire nous apprend qu’à la fin du XIXe siècle, la tuberculose fut la première cause de mortalité en France. Les différentes formes de cette maladie infectieuse, liée à une mycobactérie (bacille de Koch), touchaient le plus souvent les poumons.
Les premiers établissements permettant d’accueillir les malades de la tuberculose pulmonaire virent ainsi le jour. Puis au début du XXe siècle, un très grand nombre d’établissements spécialisés dans le traitement de la tuberculose, appelés sanatoriums furent construits. C’est à partir de 1943 que ces établissements ont du fermer les uns après les autres avec l’arrivée de la streptomycine (antibiotique). Mais quelles étaient les pratiques des sanatoriums avant qu’elles ne disparaissent?
Les sanatoriums bénéficiaient d’un cadre préservé où la végétation était abondante. D’immenses parcs permettaient aux malades de respirer un air pur et vivifiant. Les cures d’air, le repos, la recherche de lumière et de soleil étaient au centre du soin.
La cure d’air consistait à laisser ouvert ou entr’ouvert les fenêtres toute la nuit après une longue journée où le curiste était déjà en contact avec l’air extérieur. Cette pratique était la base de la cure. Le but était de renforcer le plus possible l’organisme et les voies respiratoires pour qu’il puisse combattre lui-même l’infection.
De plus, le mobilier était rudimentaire afin de faciliter le nettoyage et le confort très sommaire. D’ailleurs, le lit faisait l’objet d’une attention toute particulière. Le sommier conçu en fer ou en bois, parfois démontable, devait être le plus simple possible afin d’être nettoyé facilement. Le matelas, rembourré de laine, de kapok, de crin végétal ou animal (cheval par exemple) puis entouré d’une doublure en toile était régulièrement nettoyé à l’étuve ou exposé au soleil. Pour que l’opération soit plus facile, le matelas pouvait être divisé en plusieurs pièces. Les couvertures, le linge, les matelas de chaises… étaient également désinfectés périodiquement. Pour résister contre le froid hivernal, chaque malade avait en sa possession des vêtements chauds, des couvertures en laine et des sacs de fourrure permettant de réaliser la cure d’air sans problème.
Dormir dans un environnement sain
Ainsi, l’histoire nous montre que le lavage et la désinfection du matelas était déjà à l’époque pris très au sérieux dans le cadre des maladies respiratoires les plus graves. D’autant plus que nous passons plus de 8 heures par jour sur un matelas qui accumulent squames (100 mg/ jour), poils, sueur, déchets alimentaires, etc, terreau propice pour le développement d’acariens, de bactéries et de champignons. Par ailleurs, chaque nuit, plus de 1 litre d’eau sont perdues par la transpiration et la respiration, ce qui augmentent leur activité.
Aujourd’hui, à peu près tout peut être lavé ou désinfecté dans une maison, sauf le matelas qui pourtant nous rendrait malade. Un rapport[12] publié en juin 2023 par la marque de literie Amerisleep indique qu’un matelas neuf compterait déjà plus de 3 millions de bactéries, soit 17442 fois plus que le siège d’un toilette. Mais ce n’est pas tout puisque le linge de lit présenterait également un nombre alarmant de bactéries en seulement 7 jours. Et plus les jours passent plus elles se multiplient. De plus, de nombreux composés organiques volatils (COV) sont libérés durant le sommeil par nos matelas. Ces substances sont nocives pour les voies respiratoires mais aussi irritantes pour les yeux et la peau.
Ainsi, la présence de certains micro-organismes mais aussi d’acariens favoriseraient le développement de maladies respiratoires comme l’asthme qui toucherait plus de 300 millions de personnes dans le monde. Pourtant, de nombreuses études sur l’asthme ont généralement démontré que plus les populations maintenaient un mode de vie traditionnel et éloigné du milieu urbain, plus la prévalence de l’asthme était faible. Mais l’introduction de couvertures et de matelas traitées chimiquement ont fourni un nouvel environnement pour la croissance et la multiplication des acariens Dermatophagoides (D. Farinae et D. Pteronyssinus) et de micro-organismes, et d’autant plus s’ils ne sont pas lavés régulièrement.
D’après une étude[13] publiée en 1985 sur des communautés villageoises de Papouasie-Nouvelle-Guinée (climat tropical => forte humidité), la prévalence de l’asthme fut croissante depuis une dizaine d’années (1975-1985), malgré un mode de vie traditionnel.
Les Papous vivaient dans des huttes en toits de chaume et dormaient sur des plateformes en rotin tressé emmitouflé dans une simple couverture en coton. Ces couvertures en coton bon marché étaient déjà à l’époque largement acquises par l’ensemble de la population. D’après les résultats de l’étude, les poussières récoltées sur les couvertures comptaient une densité d’acariens 40 à 50 fois plus élevée que celles recueillies au sol à différents endroits.
Partir vivre à la montagne?
Pour introduire cette partie, poursuivons avec l’histoire des sanatoriums. Dans les années 1920, une « foi en l’altitude » s’est imprégné dans une partie du corps médical pour combattre la tuberculose. Il faut dire que les durées de séjour pouvaient aller de quelques
semaines à plusieurs années suivant les formes de tuberculose. Le sanatorium d’altitude permettait d’obtenir des résultats plus convaincants et plus rapides que ceux obtenus par le sanatorium de plaine.
Aujourd’hui, l’asthme est une maladie difficile à guérir. On peut, certes, en limiter les troubles avec une certaine hygiène de vie (alimentation, restriction calorique, exercice physique…), mais prendre également en considération son environnement, son mode de vie ou simplement partir vivre à la montagne peut faire une énorme différence.
L'intérêt de l'altitude
Séjourner en altitude peut donc s’avérer davantage bénéfique pour les maladies respiratoires.
L’intérêt principal de l’altitude est que plus on monte et plus la pression en oxygène dans l’air ambiant baisse. Cela signifie que pour chaque inspiration, il y a moins de molécules d’oxygène à transférer dans la circulation sanguine via les poumons. Ce manque d’oxygène (hypoxie) va obliger le corps à mettre en place des mécanismes physiologiques pour compenser ce manque d’oxygène. Avec pour conséquence de nombreux effets bénéfiques sur l’organisme.
L’autre intérêt de l’altitude, et non des moindres, est que l’humidité et la température, souvent plus basses, vont limiter la présence et la prolifération d’acariens et de moisissures dans le logement.
La montagne, lieu favorable aux malades des voies respiratoires?
En montagne, les polluants y sont toujours présents mais leur concentration y est moindre. L’atmosphère est également constamment ventilé et l’intensité lumineuse y est plus forte.
En prenant de l’altitude, l’air est plus sec et le nombre d’ions négatifs / cm³ augmente.
Une altitude modérée de 1000 à 1800 mètres apporte donc de nombreux avantages sur la qualité de l’air ambiant et l’air intérieur.
Les acariens de literie, en partie responsable des maladies respiratoires, peuvent même être absents des logements, même si leur nourriture est présente. Par exemple, ils disparaissent complètement à partir de 1300 mètres dans les Hautes-Alpes et 1500 mètres dans les Pyrénées. Ce n’est pas pour rien que les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence sont deux des départements les plus courus par les personnes souffrant d’allergies.
De plus, lors du retour en plaine, l’organisme bénéficie en plus d’une meilleure capacité à transporter l’oxygène. Suivant la durée du séjour, cet effet peut perdurer quelques semaines à quelques mois.
Mais, malgré les nombreux avantages apportés par l’altitude, un air frais devrait être apporté dans la chambre autant que possible, même à la montagne, ce qui n’est pas toujours évident en hiver.
Et l'inhalation de vapeurs thermales?
Les eaux thermales peuvent procurer une nette amélioration dans les pathologies tel que l’asthme, le BPCO, les bronchectasies et autres maladies pulmonaires. L’inhalation de vapeurs thermales[14] et de gaz permettent d’atteindre directement les tissus lésés, ce qui en fait l’une des thérapies les plus efficaces dans les maladies touchant les voies respiratoires.
L’action mécanique d’une eau thermale permet l’évacuation des sécrétions stagnantes et l’excès de mucus.
Le sulfure d'hydrogène, un gaz thermal puissant
Le soufre, sous forme de sulfure d’hydrogène (odeur d’oeuf pourri), est un gaz thermal puissant qui permet de diminuer la viscosité des sécrétions grâce son effet mucolytique. Ses propriétés bactéricides expliquent son importance dans les pathologies infectieuses, notamment dans les voies respiratoires. Une étude[15] met également en avant son activité immunomodulante.
Par ailleurs, l’eau sulfureuse procure des bienfaits sur un large éventail de troubles car le gaz (H2S) est une molécule de signalisation (donne une information précise) ciblant un grand nombre de processus et de voies biologiques importants[16]. C’est certainement l’une des formes de soufre les plus puissantes dont le corps a besoin pour retrouver la santé.
Une méta-analyse[17] publiée en 2019 étudie le sulfure d’hydrogène et ses nombreux effets biologiques sur les cellules des poumons et le système immunitaire. Le sulfure d’hydrogène serait mucolytique, antioxydant, anti-inflammatoire, anti-viral, antibactérien, analgésique, anticancéreux.
Le sulfure d’hydrogène agit sur les terminaisons nerveuses par son action analgésique en calmant la douleur et l’irritabilité de la muqueuse respiratoire. Elle a aussi un rôle fibrinolytique (qui dissous la fibrine et les thrombus) important dans les maladies respiratoires.
D’après une étude[18], un apport en sulfure d’hydrogène permettrait d’augmenter le rapport glutathion réduit / glutathion oxydé dans la cellule, protégeant ainsi les voies aériennes du stress oxydatif. Ce ratio est un indicateur important de la santé cellulaire car le glutathion est l’un des antioxydants les plus importants. De plus, il permet de détoxifier un grand nombre de métaux lourds et de polluants.
D'autres gaz salutaires pour les voies respiratoires
Les eaux thermales contenant du bicarbonate auraient également des propriétés intéressantes lorsqu’elles sont inhalées. Ces ions bicarbonates proviennent du gaz carbonique qui a été dissous dans l’eau. Elle peuvent s’avérer utiles pour soulager certains troubles des voies respiratoires.
Ces eaux thermales peuvent aussi délivrer de l’hydrogène (H2) qui est un gaz naturel. L’hydrogène est connu pour être un antioxydant extrêmement puissant. D’après une méta-analyse[19] (regroupement de plusieurs études) publiée en 2022, l’hydrogène moléculaire exerce des effets bénéfiques (anti-inflammatoire, antioxydant, régulation de l’autophagie, du vieillissement…) sur tout les organes. Le spectre thérapeutique très étendu de l’hydrogène dans les maladies pulmonaires y est décrit. Ce gaz peut être accompagné de méthane.
La présence de méthane, gaz naturel, est lié à la méthanogenèse. Des bactéries (chimiolithotrophe) spécifiques produisent du méthane grâce à la présence d’hydrogène et du CO2, dont l’origine est profonde. D’après une autre méta-analyse[20] publiée en 2020, les effets bénéfiques (antioxydant, anti-inflammatoire…) du méthane (CH4) sur différentes maladies y sont décrits. Pourtant, le méthane est souvent associé à la maladie. Mais d’après la méta-analyse, de nombreuses études ont prouvé le contraire. Il aurait en réalité un effet protecteur mais ce mécanisme reste mal compris. De plus, il est largement prouvé [21][22] qu’un apport exogène de méthane (CH4) ou d’hydrogène moléculaire (H2) apportent des effets positifs aux mitochondries (le coeur des cellules).
Les sources chaudes peuvent également délivrer de l’hélium (He), un gaz naturel que l’on retrouve dans l’atmosphère (sa concentration dans l’air est de 5 ppm). Une méta-analyse[23] publiée en 2013 décrit le rôle de l’hélium en médecine et son efficacité dans une variété d’affections respiratoires, le système cardio-vasculaire, en neurologie… Là encore, d’autres études sont plus contrastées car les mécanismes d’actions sont mal compris. Il a même longtemps été considéré comme biologiquement inerte, alors qu’il n’en est rien.
Quelle est la meilleure manière d'inhaler les gaz?
Lorsque la source thermale sort de terre, le dégagement de vapeurs et de gaz est important et peu diminuer au fil du parcours. Ces vapeurs thermales doivent être inhalées directement dans le bassin d’eau chaude, même si celui-ci est éloigné de l’émergence. Pourquoi?
Un bain chaud va permettre de délivrer les gaz dans le système respiratoire de manière optimale. La stimulation thermique du corps induite par le bain va placer celui-ci dans la meilleure disposition possible au niveau de la respiration. Pour en savoir plus, j’en parle au début de cet article : « Les énormes bienfaits du bain chaud ».
Les grottes thermales
Néanmoins, un autre moyen un peu moins commode d’inhaler des vapeurs et des gaz thermaux est la grotte thermale.
Dans ce cas, le point d’émergence d’une source chaude doit se situer dans une cavité géologique naturelle. La source thermale doit de préférence avoir une température élevée (à l’émergence). Elle va ainsi saturer la grotte de vapeur créant un microclimat particulier. Ces grottes thermales sont aussi appelées « vaporariums » et font également office de sauna. Tout comme le bain chaud, le sauna naturel est particulièrement efficace en terme de stimulation thermique du corps.
Les établissements thermaux les mieux lotis possèdent leur propre grotte naturelle.
Pour en savoir un peu plus sur les grottes thermales, je vous invite à suivre mon périple en Sicile à travers cet article : « Visiter l’île de Pantelleria et ses sources chaudes naturelles ». Vous y découvrirez une grotte qui délivre plusieurs gaz tel que l’hydrogène (H2), l’hélium (He) et le méthane (CH₄).
Enfin, il va de soi que l’interaction entre ces gaz permet d’éliminer (voir limiter) certains effets secondaires que pourrait causer l’inhalation d’un seul gaz et de renforcer l’efficacité thérapeutique.
Les micro-organismes d'une source chaude
Pour conclure, la grande diversité en micro-organismes présente sur l’ensemble du site d’une source chaude peut avoir un impact positif sur le microbiote pulmonaire. Pour en savoir davantage sur le microbiote d’une source d’eau chaude, je vous invite à lire notre article : « Le sol, couche de base et milieu vivant d’une source chaude. »
Références
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